Le FPI ou l´histoire d´une illusion Comique

8 décembre 2007

Le FPI ou l´histoire d´une illusion Comique

L´illusion comique est le titre d´une pièce de théâtre écrite en 1635 par Pierre Corneille. Cette pièce marqua un tournant dans la vie littéraire de Corneille puisqu´il n´écrira plus que des tragédies après elle. Ce qui nous intéresse plus dans cette pièce, c´est bien le titre : l´illusion comique.

Selon l´encyclopédie online de la langue française, l´illusion est une perception fausse, un jugement erroné ou une apparence trompeuse. Quant à l´adjectif comique, il signifie ce qui relève du genre théâtral de la comédie ou ce qui est drôle ou marrant. L´illusion comique signifierait une apparence trompeuse et drôle. Si la littérature est le reflet de la socièté, il n´est donc pas faux de s´en servir pour étayer des tares sociales.

Corneille, en présentant la pièce affirme : « Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie». Retranscrite dans un contexte politique et social ivoirien, on pourrait aisément dire : « Le premier acte du FPI n´était que son programme de gouvernement, les trois suivants qui font une comédie sont les deux années de pouvoir de notre parti et le tout, pour aboutir à une tragédie ; celle du peuple ivoirien !

Il y a illusion d´autant plus que l´âge d´or promis n´a pas été au rendez-vous. Nous avions promis, l´AMU, l´école gratuite, la décentralisation, la lutte contre la corruption et surtout la justice, pierre angulaire de la doctrine socialiste. Ne l´oublions pas , le socialisme est ensemble de courants doctrinaux s’opposant au capitalisme. Il a pour but l’instauration d’une société plus juste. Aujourd´hui, seule la décentralisation a réussi. Quant aux autres promesses, elles croupissent toujours sous la fallacieuse cause de la guerre.

A part un bilan financier positif, que pouvons-nous encore présenter de mieux à nos électeurs ? Pas plus. La société ivoirienne est des plus pourries. La corruption est de plus grande. Plus aucun concours ou examen scolaire ne se fait sans soudoyer les correcteurs, les professeurs. Dans les hôpitaux, on ne vous soigne qu´après que vous ayiez corrompu les médecins ou personnel soignant. Quant à nos forces de l´ordre, (dont il faut en passant saluer le caractère républicain et le courage face aux rebelles d´alors), elle est plus que corrompue que jamais ! Il n´existe aucun pan de la société ivoirienne qui soit sain ; et comme le poisson pourrit à partir de la tête, il n´est donc pas faux de dire que la société ivoirienne est pourrie parce que sa tête et ses dirigeants sont pourris. Il n´est donc pas étonnant que l´impunité soit grande. Quel gachis dans un pays dirigé par des socialistes.

Cependant, les jeux ne sont pas faits, nous pouvons et nous gagnerons les élections futures. Il nous faut faire une introspection pour voir ce qui n´a pas marché et nous séparer de mauvais grains qui ne savent rien du socialisme, qui en fait sont des rejetons du capitalisme.

De plus, nous devons revoir nos textes, qui pour certains sont en désaphasage total avec les temps modernes que nous vivons. Il n´est plus question qu´un parti qui se veut démocratique et populaire impose des représentants en Europe par exemple sans recours au vote. Si nous nous voulons démocrates, nous devons vivre cette démocratie dans toutes nos actions. Il n´est donc pas bon qu´à l´aurée de 2008, un parti qui se veut démocratique trahisse le jeu démocratique en nommant à la tête de ses militants, des personnes, qui, le plus souvent sont loin de convaincre le moindre militant. Le FPI doit comprendre que l´époque où on nommait des chefs de cantons est révolue ! Place au jeu démocratique et au respect de notre idéologie.

C´est à ce prix que nous allons gagner davantage la confiance des Ivoiriens.

Gossé Henri, militant FPI, Malmö- Suède