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Le Blog de Henri Gossé
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12 octobre 2015

Les Ponts et les routes ne peuvent panser les frustrations et le traumatisme vécus par les Ivoiriens.

Il était une fois, un père qui savait qu'il ne vivrait pas plus de 5 ans. Les medecins le lui avaient dit. Il était atteint d'un cancer en phase terminale et vivait dans une villa modeste avec ses enfants, dont le premier fils et héritier Koffi. C'est Koffi qui hériterait de la maison du père, de ses quelques meubles mais aussi de ses dettes parce qu´il était propriétaire d´une entreprise individuelle. Sachant qu'il ne vivrait plus longtemps, le père décida d'offrir quelques plaisirs à ses enfants avant de mourir. Il prit alors une grosse dette pour acheter à la famille une TV écran plat, un refrigérateur dernier cri, des splits dans toutes les chambres et une 4x4 Mercedes dernière version. C'était le bonheur. Tous les enfants étaient heureux du nouveau matériel dans la maison. Le crédit s'élevait à la somme faramineuse de 55 millions pour une famille dont l'aîné n'avait que 22 ans et sans boulot. Au bout de quelques années, le père mourut. Les enfants se retrouvèrent avec une voiture, une TV écran plat, des splits dans toutes les chambres et une dette en millions de Cfa. Que pensez-vous de ce père? 


La réponse à la question, nous la connaissons tous. Ce père ne peut pas être considéré comme un père digne. On ne laisse pas à sa progéniture, sa dette. On investit plutôt en elle et pour elle. En fait, une dette n´est pas mauvaise en elle-même si tant est que son investissement à une plus-value sociale et économique supérieure à son coût et si elle peut être remboursée par le projet qu´elle aura initié. Pour revenir au cas de notre pays, nous pouvons affirmer que Dramane, tel ce père indigne, n´arrange surtout pas le cas de notre pays. Dans une interview en date du 30 mars 2012, Dramane déclarait: " « Nous avons moins de dettes que la France, l'Allemagne ou d'autres pays. Avec l'annulation de notre dette par le PPTE, nous allons tomber à près de 15%. Je pense que c'est un niveau raisonnable. Après cela, je n'irai plus emprunter auprès des institutions publiques. J'irai sur les marchés financiers. Si par exemple, j'ai besoin d'un milliard d'euros pour investir dans le chemin de fer, parce que j'ai une bonne signature et un déficit quasiment nul, le taux d'inflation est bas et le pays est bien géré, j'irai emprunter sur les marchés internationaux. Ce ne sera plus nécessaire d'aller au Fonds monétaire international ou à la Banque mondiale. C'est ce que j'avais comme ambition en 1990 quand j'étais Premier ministre. Je suis content qu'avant la fin de mon mandat, nous puissions le faire. Ce sont des prêts qui seront affectés à des projets qui financeront le remboursement. Ce ne sera plus un endettement qui va peser sur les Ivoiriens ou nos enfants, comme ce que nous avons vécu ». Voici ce que dit Dramane á tous ceux qui veulent le croire. Pourtant, huit mois plus tard, Le 4 décembre 2012, Dramane s'envolait pour Paris avec la moitié du gouvernement pour « quémander » le financement du PND. La Banque mondiale et le FMI ont promis 1500 milliards FCFA. En gros, les financements publics (dont Dramane ne voulait plus) annoncés s'élèvent à 4300 milliards FCFA. A chacun d'apprécier le discours démagogique de Dramane. Ainsi quand il, de facon mensongère, la main sur le cœur, jure que « ce sont des prêts qui sont affectés à des projets et que ces projets financent le remboursement du prêt. Ce n'est plus un endettement pour l'Ivoirien, ni pour nos enfants », il y a de forte raison d'en douter : Dramane endette la Côte d'Ivoire et ce sont les générations futures qui vont en pâtir. Et le fait que l´état ait été obligé il y´a quelques semaines , de mettre la main à la poche pour soutenir le remboursement du pont Henri Konan Bédié à hauteur de milliards de Fcfa en est une preuve. 

Il convient de préciser pour cette dernière donnée que les dettes post-butoir ne sont pas prises en compte. En Côte d'Ivoire le service de la dette extérieure augmente en 2012 du fait des paiements croissants aux créanciers bilatéraux et privés (62 milliards FCFA des 145,1 milliards d'échéances exigibles, soit 42,7%), qui n'étaient pas servis avant les accords récents sur la dette extérieure. De plus, le pays doit rester à jour de ces paiements sur la durée du programme. Ce qui signifie que ce montant est sûrement plus élevé. C'est dire que la dette extérieure ivoirienne ne cesse de croître. « Depuis l'atteinte du point d'achèvement, la dette extérieure a augmenté fortement. Toutes les données ne sont pas disponibles. Mais il reste qu'environ 845 milliards FCFA d'endettement nette se sont ajoutés à l'encours résiduel », souligne une source crédible. Ce qui signifie que la dette extérieure s'est rapidement reconstruite. Cela est d'autant plus inquiétant que la Côte d'Ivoire n'est plus dans le programme Ppte et que toutes les dettes doivent être réglées à due date. Comme on le note en lisant sa réponse plus haut, Dramane se réjouit du déficit plutot nul de notre économie. Qu´en est-il aujourd´hui? Il était de l´ordre de -3% en 2011 et s´accroit d´année en année. Quant-à l´endettement, il est passé de 15% de notre PIB sous Gbagbo pour tomber au 31 décembre 2014 à 47%. Voici une preuve palpable que Dramane endette la Côte d´Ivoire. Il endette les générations à venir en voulant construire des ponts, des routes et autres objets bling bling dont beaucoup d´ivoiriens sont friands. Le déficit budgétaire que nous offrent Dramane et sa clique de Dozos, signifie tout simplement que l´état dépense plus qu'il ne produit. En francais ivoirien, on dit qu´au lieu de garder son couteau de moisson là où sa main arrive, Ouattara lui, le garde au délà de la longueur de ses mains. C´est un problème majeur auquel le secteur privé est confronté, l´état par les actions de Dramane raclant toutes les énergies et ressources qui auraient pu ètre allouées au secteur privé, de sorte à assurer le financement de notre déficit. C'est ce qu'on appelle en sciences économiques, l'effet d'éviction. 

L'objectif premier de Dramane aurait été la réconciliation et le paix, personne ne s´en serait plaint. En Côte d´Ivoire, nous voyons malheureusement toujours deux camps diamétralement opposés, qui se regardent en chiens de faîence et qui attendent que l´un des camps coulent. Ce n´est point avec les ponts et les routes les Ivoiriens se reconlieront, mais il le feront après une volonté politique claire, décidée depuis la tête, voulue et mise en pratique par le pouvoir. Pour la paix, il n'y a pas de feuille de route prédéterminée. Il n'y a pas de raccourci ou de prescription simple pour panser les plaies et les divisions de la société ivoirienne après tout ce que nous avons vécu. Dramane a gagné sa guerre, il aurait pu créer la confiance et la compréhension entre anciens ennemis; confiance qui est un défi extrêmement difficile, mais néanmoins essentiel dans la quête d'une paix durable. Il nous faut examiner le passé douloureux, le reconnaître et le comprendre, et surtout le transcender ensemble pour garantir qu'il ne se reproduise pas – et ne puisse pas se reproduire. 

L´histoire humaine nous relate que les petits succès qui ont été faits sur la base de choses ephémères ne durent que le temps des roses. Autant on ne peut pas avoir l´amour vrai d´une femme avec le matériel, autant on ne peut pas developper un pays si les coeurs de ses habitants sont toujours empreints à la paresse, à la division et aux ressentiments. Regardons ce qui se passe en Libye, un pays qui avait presque tout le matériel sauf la bonne gestion des ressources humaines par ses dirigeants. Aujourd´hui, ces routes n´existent plus. Les ponts ont été détruits. Kadaffi avait construit des routes et des ponts; il n´avait pas " construit" l´amour de leur pays par les libyens, il n´avait pas mis au centre de ces réalisations, la fraternité entre libyens. Dieu ne dit-il pas dans la Bible " si un homme a tout mais n'a pas la paix et l'amour, tout est vain". Les ivoiriens n'ont pas la paix, ils ne sont pas réconciliés donc il suffit d'un petite étincelle pour que ponts et routes soient un souvenir lointain dans nos mémoires. Non! Dramane, le vrai bonheur que recherchent les Ivoiriens ne se trouve pas dans les ponts ni les routes. Les Ivoiriens veulent avant-tout la paix; et celle-ci passe absolument par une vraie réconciliation des coeurs. 

Henri Gossé 
MBA, Professeur de sciences économiques
et de lettres modernes.
Représentant du FPI en Suède et en Norvège
Directeur adjoint du Marketing politique du candidat
Affi N´G

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